Damien Saez
Damien Saez
Dernier Album
Un très bel article sur l’album #humanité de Damien Saez : Le Gruyère le 6 décembre 2018 ÉRIC BULLIARD
Un miroir en pleine gueule
Pour dénoncer la vulgarité, Damien Saez n’a jamais pris de gants. Dans #humanité, le revoici poing levé, toute rage dehors et capable de balancer des chansons grandioses.
ÉRIC BULLIARD
A croire qu’il cherche les coups. En amont de son nouvel album, #humanité, Damien Saez a lâché un single percutant, P’tite pute. Polémique assurée: le voici taxé d’affreux misogyne, insulté avec une violence inouïe, y compris dans les médias traditionnels, une radio fort respectable le traitant par exemple de «con». Voilà qui est fait, ces belles âmes effarouchées n’écouteront pas le reste de l’album, tant pis pour elles. Parce que si P’tite pute reste loin d’être le meilleur titre, il y a du grandiose dans ce disque. Comme toujours chez ce chanteur insaisissable. En attendant A dieu, annoncé pour le 1er février, Saez revient avec un disque qui claque, qui sonne dur, qui tape fort. Après Le manifeste – un concept artistique global marqué par les attentats de 2015, dont les albums comprennent certaines des plus belles chansons entendues ces dernières années – #humanité revient aux fondamentaux. Plus proche de J’accuse (2010) que de la trilogie sublime Varsovie L’Alhambra-Paris (2008). Revoici le Saez poing levé (l’expression vient clore l’album), en rage contre la société de consommation, contre l’ignorance généralisée, contre les réseaux sociaux et leur vide sidéral. Lyrisme et colère. D’abord le grandiose: en trois titres (Humanité, La guerre des mondes, La mort), Saez confirme qu’il possède un talent fou pour combiner lyrisme et colère, poésie et regard acéré sur le monde. Dans ce triptyque initial, des arrangements amples laissent entendre aussi bien la brutalité du rock que des violons au parfum oriental ou des chaînes d’esclaves dans les champs de coton La chanson Humanité ouvre le disque par un constat cinglant sur notre époque, où «nous regardons fiers les banquises se noyer», où «nous ferons quelques riches pour gouverner la meute / Nous leur vendrons du rêve pour éviter l’émeute». Suit La guerre des mondes et ses déclinaisons d’oppositions: «C’est l’hirondelle contre le fusil / C’est ton étoile contre la nuit / C’est la meute contre l’insoumis / C’est l’écriture des infinis / L’univers contre leur pognon…» La mort aussi décline son thème («La mort comme un instantané / La mort du peuple liberté / La mort aux terrasses des cafés») avant de basculer sur ce cri qui rappelle autant La Marseillaise que Léo Ferré: «Aux armes…»Le cynisme des collabos.
Ces trois morceaux de sept minutes chacun sidèrent par leur ampleur et leur richesse, mais la suite de l’album ne se maintient pas tout à fait à ce niveau. J’envoie, P’tite pute et Elle aimait se faire liker ressassent le même message contre les réseaux sociaux, avec une vulgarité qu’il serait mal venu de fustiger, tant l’époque paraît infiniment plus vulgaire. Saez lui tend un miroir (un peu déformant) et certains ne peuvent aimer ce qu’ils y voient.«J’suis qu’une petite putain de collabo», lâche-t-il dans le refrain du single polémique et ce terme paraît le plus important. A celles qui vivent de likes et de clics, Saez reproche le cynisme de leur collaboration avec un système qui, pour «vendre aux gamins l’ticket pour l’abattoir», abrutit le peuple et le détourne des vrais problèmes: «J’trinque au Dom Pé que je me suis fait sur ta gueule», «la planète crève, c’est sûr, j’l’ai tweeté hier soir», lance la jetsetteuse en question, qui apparaît comme un contre-point de l’ignoble golden boy de Miami (2013).Du côté punk rigolo. La belle au bois, elle, ressemble à une version 2.0 du gamin de Jeune et con, le tube d’il y a presque vingt ans. Sur un fond électro inédit dans sa discographie, Saez visite «les boîtes VIP» et les «soirées de blaireaux», avec une fille qui «twerke pour faire bander les bouteilles de Dom Pé». Là encore, le langage est grossier, bien loin de la poésie dont est capable un type qui a écrit Châtillon-sur-Seine. Mais pour dire la vulgarité, Saez n’a jamais pris de gants et l’heure n’est toujours pas à l’apaisement. Avec les synthés de cette Belle au bois, avec la noirceur étrange d’Amour criminel et la production soignée des trois premiers titres, #humanité prouve que ce chanteur hors contrôle est encore capable de surprendre. D’autres morceaux se contentent d’un rock moins original,
qui s’annonce efficace sur scène. Burqa, par exemple, appartient à une veine punk rigolo à la Bérurier Noir. Avec ce refrain implacable : «Moi j’dis les moches en burqa et puis les bonnes en bikini…» Encore un qui va faire tiquer, mais qui annonce quelques pogos dans les concerts Son humour (si, si…) se retrouve dans L’attentat. rn titre qui renvoie à Pas assez de toi de la Mano Negra, par sa musique comme par des citations explicites («J’pourrais, c’est sûr crever ton chat», «J’pourrais bien tout péter comme ça / Comme une chanson d’Mano Negra»).En concluant avec Ma religieuse, Saez poursuit en outre le cycle qui comprenait déjà Mon terroriste, Mon Européenne, Ma putain du show biz… C’est de venu un truc, mais toujours aussi efficace. Au passage, signalons qu’il doit bien être un sale misogyne pour chanter: «Elle gardera le poing levé / Contre toutes les communautés / De ceux qui voudraient faire la peau / A nos féminines libertés.» Debout, menacé mais libre. «Ecrire, c’est aggraver son cas», a lâché un jour l’écrivain polémiste Christian Laborde. Saez aussi, à chaque album, aggrave son cas. C’est le lot de l’artiste qui ne baisse pas la tête ni les yeux, qui refuse d’édulcorer son propos pour plaire aux tenants du bon goût. Notre monde est laid, notre époque est violente, notre société part à vau-l’eau et Saez nous le renvoie en pleine tronche. Toujours debout, «menacé mais libre», pour reprendre un de ses titres devenus devise. Ce n’est pas forcément agréable, c’est parfois agaçant et souvent excessif, mais d’une sincérité totale et désabusée. Tant pis pour ceux qui se détournent en se pinçant le nez et continueront d’ignorer que ce gars-là a écrit Que tout est noir, S’en aller, Les meurtrières, Les fils d’Artaud, Le bal des lycées, Les enfants paradis, En bords de Seine, Notre-Dame
mélancolie… ?
Saez, #humanité, Wagram / Cinq 7s
Mon avis rejoint un peu celui d' Eric Bulliard
Pour ma part, je ne m’attarderais que sur les 4 premiers titres de l’album de Damien Saez Humanité, il est musicalement très bon dans son intégralité, on reconnaît la signature sonore Saezienne. La photo me fait frissonner de terreur, se tuer à ce point-là, est-ce un meurtre ou un suicide ? La tuerie au sens propre, c'est le propre assassinat de l'artiste sur une partie de l'album. La tuerie au sens figuré, ce sont ces 4 premiers ti res de l'album, Humanité, La Guerre des mondes, La mort et j'envoie. A eux seul, ils méritent toute notre attention. Cette beauté est noyée dans l'ombre, qui peine à élargir les interstices pour pouvoir y passer la main, et lui tendre pour l’entraîner vers cette lueur qu'il porte lui-même en lui sous un masque idiomatique utilisé bien souvent dans le tarissement du vocabulaire épuisé dans la colère, la souffrance ou la provocation .Je suis une femme et j'ai envie de lui dire calme-toi un peu tu te gâches, tu assassines le poète, ça avait si merveilleusement commencé. J'écoute les 4 perles en boucles, je m'en fais un bracelet les autres sont trop brutes pour en faire un collier, bien que parfois cette brutalité poétique, pleine de rage me touche chez lui.
Ne serait se que pour ces 4 poèmes, cet album nécessite et mérite d'être écouté et entendu.
Damien Saez c'est une pierre brute non taillêe, on peut s'y êcorcher, mais c'est pourtant si rare, robuste et si fragile â la fois
Un soir, en 2001 je me suis installé devant ma télé pour regarder « Les victoires de la musique,. Une soirée où je n'attendais rien de spéciale surtout pas a être bouleversée ; c'est pourtant ce qui c'est passé ce soir-là lorsque j'ai entendu ce jeune homme que je connaissais pas... les larmes ont coulées sans m'avertir, elles se sont pointées sans crier gare juste au bord des yeux, puis elles ont glissé sur mes joues... Mais qu'est-ce qui se passe là ? Je m'approche de l'écran... Mais qui est ce jeune homme « puisqu'on est jeune et cons, puisqu'ils sont vieux et fous » mais qui est-ce ???? j'écoute attentivement le présentateur et je lis « Damien Saez », je n'ai jamais été aussi proche de mon téléviseur.
J'ai noté son nom, et le lendemain, je me suis pointé dans un magasin de musique et j'ai acheté « jours étranges » après m'être renseignée...
Phénomène lumineux dans un ciel nocturne voilà qui défini bien Damien Saez ; une Aurore Boréale, toujours entre chien et loup, des puits de lumière...
Le lyrisme, la puissance musicale, et la poésie, sont mes addictions quotidiennes, et je retrouve tout ça dans l’œuvre de Damien Saez zénith de Paris 2002, première expérience live... Zénith, solidays, bouffes du nord...
Ce 22 décembre 2016, le Bataclan, 14 ans après le premier Concert, un peu plus d'un an après le massacre, les Enfants Paradis en prologue, de ce livre feuilleté dans le désordre par le souffle de l'artiste... Dans le souffle, dans la douleur d'un animal, la colère, la révolte, la fraternité, l' Amor(t), la fragilité...Ce hurlement qui tremble avec puissance aux cœurs du Bataclan, et partout, l'émotion a un corps, un esprit, elle est palpable, à l'ère de la dématérialisation, elle devient matière noble, fragile et précieuse. … je suis bouleversée !!! je suis bouleversée... Le métro... tant pis.. je peux bien rester ici toute la nuit...
La beauté brute sans maquillage, la surcharge vocale me remue, me transperce. L'émotion est si forte, et mes mots si faibles, pour décrire se moment. Le monde est si plat si lisse, que trouver une fragilité aussi forte, qui ne rentre dans aucune forme prédéfinie, en fait quelqu'un d'unique. Un moment unique.
je suis dans mon demi-siècle et je fais le même constat que celui délivré par Damien Saez dans le 1er acte et le prelude du 2e de son Manifeste...ce premier volume du Manifeste est un appel à la fraternité, un cri de rage.
Projet 2016 - 2017
Peupmle Manifestant
Instant dévoilé
Mon premier concert de Damien Saez
Discographie
Jours EtrangesAlbum, 25 Octobre 1999 - Barclay
1 Chronique
les paroles |
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God BlesseAlbum, 26 Mars 2002 - Barclay
0 Chronique
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KatagenaAlbum, 26 Mars 2002 - Barclay
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DebbieAlbum, 31 Août 2004 - Universal Music Group
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Varsovie - Paris - l' AlhambraAlbum, 21 Avril 2008 - Cinq 7
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A Lovers PrayerAlbum, 16 Mars 2009 - Cinq 7
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J'AccuseAlbum, 29 Mars 2010 - Cinq 7
1 Chronique
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MessinaAlbum, 17 Septembre 2012 - Cinq 7
1 Chronique
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MiamiAlbum, 18 Mars 2013 - Cinq 7
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